vendredi 23 mars 2012

Hunger Games de Gary Ross : une adaptation inégale

 Hunger GamesAprès le phénomène Twilight, c'est à celui d' Hunger Games de commencer au cinéma, dans une adaptation de Gary Ross, qui semble s'être un peu laissé dépasser par la multitude d'intrigues dont regorge le livre.


Hunger Games - Liam Hemsworth Suzanne Collins, avec ses trois tomes d'Hunger Games a réussi à faire presque aussi fort que Twilight, en proposant une histoire d'amour, sur fond de futur apocalyptique dans lequel les enfants sont offerts en sacrifice pour maintenir la paix. Au cinéma c'est le réalisateur Gary Ross ( Pleasantville) qui prend en charge l'adaptation du Best-Seller et en réduit ainsi considérablement la dimension tragique. Le personnage de Katniss, sorte d'Iphigénie des temps modernes dans le livre, n'est pas assez creusé, et même si on en sent la force et le dévouement pour sa famille, surtout pour sa petite sœur, Prim, on la voit passer plus de temps à courir dans la forêt qu'à se livrer à de profondes réflexions. Tous les personnages manquent d'épaisseur, si Katniss n'est que la guerrière qui essaie de survivre, Peeta, n'a que deux facettes, celle de l'homme faible et amoureux.

Hunger GamesLes premières minutes du film, la description du District 12, et la sélection des jeunes pour les fameux Hunger Games, est pourtant très bien menée. Les personnages évoluent dans une enceinte créée par une société totalitaire, qui diffuse ses films de propagande glorifiant l'exercice physique, le corps et la bienveillance du pouvoir en place et, qui est sans rappeler, l'atmosphère des camps de concentration de la seconde guerre mondiale. L'arrivée des personnages au capitole au style l'architectural très futuriste, évoquant fortement celui du Cinquième élément, commence à susciter quelques inquiétudes. Le rythme s'accélère, les relations entre les personnages sont développées à la va vite. Les coupes franches de scènes entre Katniss et Peeta, empêchent de vraiment sentir l'évolution de leurs sentiments, et de s'attacher à ce dernier, qui finalement n'apparait que dans très peu de scènes. On ne ressent pas non plus la tension de l'échéance mortelle qui attend l'héroïne et qui s'atténuera en même temps que les têtes des autres adolescents tomberont.

Hunger Games - Jennifer Lawrence, Liam HemsworthQuelques scènes arrivent à sauver le film, grâce au jeu d'une Jennifer Lawrence, un peu inégale, mais qui excelle dans les moments tragiques, tels que celui des adieux à sa mère à qui elle ordonne de « ne pas flancher » en son absence, de vivre pour Prim. On a le sentiment que les scénaristes se sont laissés dépasser par la multitude d'intrigues dont regorge le livre. Les différents propos sont seulement effleurés et on aurait aimé une réflexion plus appuyée sur les dérives d'une société qui fait de la mort un divertissement. La fin est à l'image du film, bâclée, décevante et mettant de côté des éléments essentiels à la construction des personnages et des relations qui les lient les uns aux autres.

Par Camille Esnault

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...