samedi 31 mars 2012

On my mind

Pour finir voilà ce qui tourne en boucle dans mon MP3 :

Bon Week-end!!!

I'm Back!!

Ouh la j'ai pris du retard!!Bon je vous mets les deux dernières semaines de news et de critiques, ça vous fait pas mal de lecture, vous avez de quoi vous occuper!!
Je suis un peu overbookée en c emoment, l'autre stagiaire revient le 9 avril, donc je me suis récupéré ses interviews d'Elsa Zylberstein, Shirley Bousquet, Lannick Gautry (mmh!!) et Christelle Reynal de Plan de Table, je me plains pas mais plus de temps pour être lazy!!
hissfua

Marieke, je t'aimais tant

Marieke Marieke suit le parcours d'une jeune fille qui trouve une façon bien originale de combler l'absence du père et, même s'il n'a pas la fougue de la chanson éponyme chantée par Brel, le film trouve une certaine force dans la tension finale.

MariekeMarieke est une jeune fille de 20 ans qui se console dans les bras d'hommes plus âgés qu'elle, beaucoup plus âgés. On comprend alors que c'est l'amour de son père, décédé il y a une dizaine d'années, qu'elle cherche inexorablement à retrouver. Les bras jeunes et vigoureux du père de Marieke, qui enlaçaient la petite fille, tranchent avec ceux des hommes sexagénaires qui enlacent la jeune fille aujourd'hui. On a alors un peu de mal à mettre en parallèle ces hommes, qui pourraient plus être son grand-père, et le père de la jeune fille. Les lois de l'Oedipe sont faussées ce qui rend le propos principal du film, un peu bancale. Le récit est ramassé et tourne autour des relations de la jeune fille, sans jamais entrer dans le vif du sujet. On ne sent pas vraiment ce qu'elle trouve dans ces hommes ou quelle relation elle entretient avec eux, à part sexuelle, et quand un de ses « beaux » décède, elle reste de glace. Le film s'appuie sur le manque de l'être aimé, la difficulté des interactions humaines, sans vraiment en développer aucune, même pas celle entre Marieke et sa mère, par laquelle la jeune fille trouvera pourtant le salut.

MariekeSi le père est absent, c'est, on le comprend, à cause d'une faute de la mère, qui depuis refuse tout lien émotionnel, que ce soit avec sa fille ou avec Jacoby ( Jan Decleir). Mais c'est grâce à cet ami du passé, qui offre les plus belles scène du film, que la jeune fille recollera les événements les uns avec les autres. Le film prend de l'épaisseur à mesure qu'il avance, dans le développement de la relation mère, fille, qui offre un beau final, mais a beaucoup de mal à se mettre en place, à cause notamment du jeu très approximatif de Barbara Sarafian, la mère de Marieke, actrice flamande, et dans celui du personnage de Marieke, qui devient plus tourmentée, jusqu'à l'explosion. C'est cette tension sous-sous-jacente qui hante le film, grâce à une musique minimaliste et angoissante, qui devient intéressante lorsqu'elle se fait un peu plus insistante. Marieke trouve sa force dans son final qui laisse exploser toute cette tension, on aurait aimé que cette dernière se fasse un peu plus ressentir dans l'intégralité du film.

Par Camille Esnault

Le Policier de Nadav Lapid : l'ennemi intime

Le Policier Nadav Lapid à travers le parcours d'un policier, met le doigt sur les maux de la société israélienne. Si le propos est honorable, il est abîmé par une mise en scène pompeuse, qui semble se regarder elle-même.

Le Policier Le Policier de Nadav Lapid avait un sujet fort et pertinent, parler du terrorisme en Israël, mais au sein même de la communauté juive. L'ennemi n'est plus la Palestine, il se trouve à l'intérieur, dans les âmes les plus pures, les enfants. Le réalisateur nous montre en effet, que la société israélienne souffre du même mal que toutes les autres, des inégalités de classe, des jeunes sans opportunités d'avenir, un système qui enrichit les riches, et appauvrit les pauvres. Dans ce chaos ambiant, un groupe de jeunes décide que ces riches doivent mourir, alors qu'un policier anti-terroriste, Yaron, entraîné pour tuer des poseurs de bombe palestiniens et non des enfants de son pays, va donner vie à une petite fille. Les deux parcours sont mis en parallèle et en même temps très nettement séparés au sein de l'économie narrative. La première partie est celle consacrée à Yaron, policier qui aime la vie, sa famille, son métier, ses coéquipiers et surtout son pays, « le plus beau du monde ». La deuxième partie est celle de Shira, jeune fille issue d'un milieu bourgeois, intégrant un groupe de jeunes révolutionnaires décidé, par tous les moyens, à redonner la parole aux classes populaires.

Les intentions sont bonnes, mais la mise en scène, de la première partie surtout, est très maladroite. On se retrouve devant une accumulation de scènes montrant le personnage de Yaron, masser sa femme enceinte, aller à un barbecue avec ses coéquipiers, leur taper dans le dos, aller boire un verre avec eux, leur taper dans le dos, accompagner l'un d'eux atteint d'un cancer, à l'hôpital, lui taper dans le dos. Le réalisateur veut nous transmettre le lien qui les unit, mais ne parvient jamais à nous le faire ressentir. S'ils se tapent dans le dos, ils ne se parlent jamais, les acteurs sont figés, aucun geste ne paraît naturel, et si le silence peu être très évocateur, ce n'est pas le cas ici où il se fait gênant et est placé maladroitement. Les gros plans sur les visages, ou sur certaines actions sont un peu trop redondants et surtout, on a l'impression, disséminés de façon hasardeuse. On n'arrive jamais à comprendre ce que ces plans veulent nous transmettre, peut-être à cause de la performance des acteurs qui semblent même gênés d'être dans l'objectif de la caméra.

Le PolicierLa deuxième partie souffre des même travers, mais offre un rythme un peu plus soutenu que la première. Deux ou trois scènes montrant Shira embrasser des hommes à gorge déployée, ou se balader nue dans son appartement sont totalement hors de propos, néanmoins la description du personnage est plus appliquée et le groupe de jeunes acteurs offrent de belles performances. On arrive un peu à comprendre la détresse d'une jeunesse, qui n'a plus qu'une seule solution pour se faire écouter, la violence. C'est par cette violence que se terminera le film, qui réunira les deux histoires jusqu'ici isolées l'une de l'autre. C'est ce final, qui confère un certain intérêt au film, qui n'arrive jamais à instaurer une atmosphère et semble se perdre dans des cadrages pompeux, parfois même inappropriés.

Par Camille Esnault

La Vida ùtil de Federico Veiroj ou Orson Welles déifié

La Vida útilAvec La Vida ùtil, le réalisateur Federico Veiroj, témoigne de son amour pour le cinéma et de sa grande érudition. Malheureusement, son film tombe vite dans la simple démonstration à cause d'une mise en scène assez austère, voire hermétique.

La Vida útilLa «Vida ùtil» peut se définir comme la durée estimée dont peut se prévaloir un objet, en s'acquittant correctement de la fonction pour laquelle il a été crée. Pour Jorge, le personnage principal, cette vie utile aura duré 25 ans, les 25 années qu'il a passé en tant qu'employé à la cinémathèque uruguayenne. Mais les abonnements se font de plus en plus rares et cette cinémathèque à qui il a dédié sa vie, doit fermer à cause de graves difficultés financières. C'est le public qui est clairement montré comme responsable de la chute d'un lieu qui promeut un «cinéma de qualité ». Federico Veiroj construit son film sur cette dichotomie entre cinéma de qualité, celui des Orson Welles, De Oliveira et Von Stroheim et un mauvais cinéma. Jorge, devra alors, à cause de ce peuple ignorant, se trouver un autre but dans la vie, une autre utilité. Son errance à travers la ville, offrira un très bon moment, lorsqu'il se fera passer pour un professeur remplaçant et débitera, devant des étudiants en droit, un discours sur le mensonge, écrit par Mark Twain.

La Vida útilLe film de Veiroj prend la forme d'une démonstration, de son talent de réalisateur, surtout de ses grandes connaissances cinématographiques. Démonstration, à travers une accumulation de scènes conjoncturelles, dans lesquelles les employés de la cinémathèque choisissent la programmation et accumulent les noms de réalisateurs «de qualité», ou à travers le long discours du directeur de la cinémathèque, véritable cours de cinéma, sur le cadre, le montage, un peu abscons pour les non connaisseurs. Il construit ainsi un film élitiste, excluant tous ceux qui ne maitrisent pas forcément ce cinéma de qualité et crée un clan de savants opposé à celui des ignorants. Le propos et la mise en scène, assez austère, avec des dialogues rares et seulement triviaux, le noir et blanc, les plans fixes, un rythme très lent et des acteurs qui récitent leur texte, contribuent à la mise en place d'une œuvre hermétique, assez difficile d'accès.

Par Camille Esnault

La Terre outragée ou la tragédie d'un peuple

La Terre outragée La Terre outragée revient sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl qui a obligé tout un peuple à quitter sa terre sans regarder en arrière. Michale Boganim met en scène, avec une grande sobriété, la tragédie du déracinement, thème qui aurait mérité un peu plus d'emportement.


La Terre outragéeLe 26 avril 1986 la centrale nucléaire de Tchernobyl, située en Ukraine explose, en même temps celle de toutes les âmes vivantes aux alentours. C'est la nature qui réagira la première, sans aucun son, le pommier que le petit Valéry vient de planter meurt, les animaux cherchent une issue et la pluie devient noire. Aucun mot concernant la catastrophe ne sera d'ailleurs prononcé par les autorités, pendant 3 longs jours, car « les pires choses se passent sans bruit ». Le pire, c'est à travers l'histoire de deux habitants de Pripiat (à quelques kilomètres de Tchernobyl), Anya et Valery qui verront tous les deux leur vie bouleversée par la catastrophe, que nous le vivrons. Anya, en perdant Piotr, parti éteindre l'incendie de la centrale, le même jour qu'elle l'épousera et Valery, 6 ans, qui lui perdra son père ingénieur, rendu fou par l'ampleur tragique de l'événement.

La Terre outragéeMichale Boganim signe un film d'une grande sobriété. Comme la centrale, qui n'a pas fait de bruit lorsqu'elle a explosé, la mise en scène semble chuchoter, comme en avançant sur des œufs, elle n'emprunte jamais le chemin du sentimentalisme ou de l'emportement affectif. L'intrigue, composée pourtant à partir d'une matière hautement tragique, ne se focalise pas sur l'accident ou sur le nombre d'âmes perdues, mais sur le sentiment de déracinement de tout un peuple. Anya ne saisira pas la chance qui lui est donnée de partir en France, car « la zone est son territoire ». Le drame qui se noue est celui des hommes à qui l'on a arraché la terre, et qui, 10 ans plus tard, ne vivent que pour la retrouver. Cette thématique centrale, offre la plus belle scène du long-métrage, dans laquelle, Valéry, 16 ans, dans un discours déchirant devant les autres élèves de sa classe, parle de ce passé comme d'« un pays étranger qui ne le quitte pas ».

La Terre outragéeCette scène est l'une des plus belles, car, c'est peut-être l'une des seules, sinon la seule, à se laisser aller à un peu de transports. La Terre outragée, souffre en effet de la trop grande retenue de la mise en scène. La volonté de la réalisatrice de ne pas se laisser absorber par la dimension tragique du sujet qu'elle traite, fait tomber le film dans le travers inverse, le manque d'émotion. On a alors du mal à vraiment s'attacher aux personnages et ressentir le combat qui les habite. Le terrible de la situation n'émerge jamais vraiment, emprisonné dans une mise en scène trop en retenue. Cette dernière aurait en effet pu se permettre quelques emportements, aux vues de la force du sujet qu'elle traite et qui nous habite tous un peu.

Par Camille Esnault

2 days in New York : Julie Delpy, une femme au bord de la crise de nerfs

2 days in New York - Julie Delpy, Chris RockAprès un 2 Days in Paris, drolatique et pertinent, Julie Delpy remet ça, mais cette fois nous fait passer 2 Days in New York, et on préfère presque ça !

2 days in New York - Chris RockOn retrouve Marion, 5 ans après, séparée de Jack, avec qui elle a eu un enfant, Léo. Elle forme maintenant avec Mingus, un animateur de radio, et sa petite fille Willow, une famille recomposée parfaite. Du moins jusqu'à ce que son père, sa sœur et son ex, Manu, débarquent chez elles et foutent le bordel à la française. Entre les engueulades perpétuelles entre elle et sa sœur, l'ex qui raconte à qui veut l'entendre qu'il lui a donné son tout premier orgasme, et le père sans gêne, Mingus, interprété par Chris Rock, le « bobo  à l'américaine », a du mal à trouver sa place. Le film enchaîne quelques blagues un peu potaches, avec un jeu d'acteurs burlesque, quelque fois à la limité du réaliste, mais réussit pourtant à nous séduire. Le récit reste malgré ses petits écarts, pertinent, rythmé et consistant. Julie Delpy utilise les ressorts du ridicule pour nous offrir des moments de réelle comédie, notamment lorsque Alex prétend traduire les propos de Mingus à Jeannot ( Albert Delpy), le père de Marion, en transformant toutes ses paroles et instaure ainsi une conversation totalement absurde.

2 days in New York - Julie Delpy, Chris RockMais comme dans 2 Days in Paris, la réalisatrice, actrice, scénariste, livre à travers son film, et la comédie, une réflexion plus profonde sur la famille, le couple et cette fois la figure de l'artiste. Dans cet opus, Marion, photographe, accepte en effet de vendre son âme, par contrat, à un certain Vincent Gallo, qu'on retrouve dans une scène des plus savoureuse. elle Interroge ainsi le spectateur sur la liberté de l'artiste, les limites qu'il peut franchir pour servir son art et pose la question de ce qu'est réellement un artiste. C'est la perte de la mère, qui est au centre du récit et lui donne une tonalité bizarrement plus optimiste que le premier film. Le long-métrage se termine par l'annonce d'une nouvelle maternité, qui porte l'espoir d'un renouvellement et panse les plaies de la blessure qui a eu lieu. Julie Delpy qui offrait à son 2 Days in Paris une conclusion assez pessimiste concernant le couple, donne à son 2 Days in New-York un dénouement de compte de fée, « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. »

2 Days in New York, comme son prédécesseur est difficile à définir, n'appartient réellement à aucun genre, oscillant entre comédie romantique, comédie de mœurs, comédie potache. L'univers de Delpy est trop indépendant pour entrer dans des cases, et parfois c'est vrai un peu cabotin, mais nous emporte avec lui. Le long-métrage renoue avec le divertissement haut de gamme, en réussissant à créer de purs moments de comédie, sans tomber dans le vulgaire ou le tapageur.

Par Camille Esnault
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