samedi 31 mars 2012

2 days in New York : Julie Delpy, une femme au bord de la crise de nerfs

2 days in New York - Julie Delpy, Chris RockAprès un 2 Days in Paris, drolatique et pertinent, Julie Delpy remet ça, mais cette fois nous fait passer 2 Days in New York, et on préfère presque ça !

2 days in New York - Chris RockOn retrouve Marion, 5 ans après, séparée de Jack, avec qui elle a eu un enfant, Léo. Elle forme maintenant avec Mingus, un animateur de radio, et sa petite fille Willow, une famille recomposée parfaite. Du moins jusqu'à ce que son père, sa sœur et son ex, Manu, débarquent chez elles et foutent le bordel à la française. Entre les engueulades perpétuelles entre elle et sa sœur, l'ex qui raconte à qui veut l'entendre qu'il lui a donné son tout premier orgasme, et le père sans gêne, Mingus, interprété par Chris Rock, le « bobo  à l'américaine », a du mal à trouver sa place. Le film enchaîne quelques blagues un peu potaches, avec un jeu d'acteurs burlesque, quelque fois à la limité du réaliste, mais réussit pourtant à nous séduire. Le récit reste malgré ses petits écarts, pertinent, rythmé et consistant. Julie Delpy utilise les ressorts du ridicule pour nous offrir des moments de réelle comédie, notamment lorsque Alex prétend traduire les propos de Mingus à Jeannot ( Albert Delpy), le père de Marion, en transformant toutes ses paroles et instaure ainsi une conversation totalement absurde.

2 days in New York - Julie Delpy, Chris RockMais comme dans 2 Days in Paris, la réalisatrice, actrice, scénariste, livre à travers son film, et la comédie, une réflexion plus profonde sur la famille, le couple et cette fois la figure de l'artiste. Dans cet opus, Marion, photographe, accepte en effet de vendre son âme, par contrat, à un certain Vincent Gallo, qu'on retrouve dans une scène des plus savoureuse. elle Interroge ainsi le spectateur sur la liberté de l'artiste, les limites qu'il peut franchir pour servir son art et pose la question de ce qu'est réellement un artiste. C'est la perte de la mère, qui est au centre du récit et lui donne une tonalité bizarrement plus optimiste que le premier film. Le long-métrage se termine par l'annonce d'une nouvelle maternité, qui porte l'espoir d'un renouvellement et panse les plaies de la blessure qui a eu lieu. Julie Delpy qui offrait à son 2 Days in Paris une conclusion assez pessimiste concernant le couple, donne à son 2 Days in New-York un dénouement de compte de fée, « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. »

2 Days in New York, comme son prédécesseur est difficile à définir, n'appartient réellement à aucun genre, oscillant entre comédie romantique, comédie de mœurs, comédie potache. L'univers de Delpy est trop indépendant pour entrer dans des cases, et parfois c'est vrai un peu cabotin, mais nous emporte avec lui. Le long-métrage renoue avec le divertissement haut de gamme, en réussissant à créer de purs moments de comédie, sans tomber dans le vulgaire ou le tapageur.

Par Camille Esnault

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