vendredi 17 février 2012

La Dame de Fer : Meryl Streep, toujours excellente

La Dame de fer - Meryl Streep La Dame de Fer retrace la vie de la première femme à avoir été élue à la tête d'un pays en Occident, mais déçoit, en survolant seulement les événements qui ont fait d'elle, la femme qui « a changé la face du monde ».



La Dame de fer - Meryl StreepIl est des personnages aux destinées exceptionnelles, Margaret Thatcher en fait partie. Elle a été la première femme à diriger le parti conservateur et la première et unique à avoir été premier ministre du Royaume-Uni. Elle a changé la face de la politique britannique, et peut-être même la face du monde, quoi de plus naturel alors que de consacrer un film à celle qui a ouvert la voie. Ce n'est que l'ombre de cette « dame de fer », comme l'ont surnommé les soviétiques, que l'on retrouve dans le début du film. On est en effet, plongé directement dans ses vieux jours, qui la montrent, même si toujours obstinée, légèrement sénile, discutant avec son mari décédé depuis des années. Le spectateur est immergé dans son passé à l'aide de nombreux flashs-back, déclenchés par un son, une image ou encore un objet, qui rappellera la femme politique à son histoire.

La Dame de fer - Meryl StreepOn est alors plutôt séduit par le rythme soutenu, des premières minutes, montrant sa jeunesse de fille d'épicier engagé politiquement, qui sera celui par qui la passion naîtra, et ses premières tentatives politiques après Oxford. Mais ce qui nous séduit moins, c'est que le rythme ne ralentira jamais. Le récit sera mené, sur les chapeaux de roues, mêlant, images d'archives, d' événements cruciaux de la vie politique de Margaret Thatcher à des images de sa vie personnelle. Les événements forts s'enchaînent, les émeutes de 1981, la guerre des Malouines de 1982, les sensations aussi, l'assassinat de son ami et conseiller Airey Neave, sa propre tentative d'assassinat par l'IRA, sans qu'on ait vraiment le temps de comprendre ce qu'il nous arrive. Des décisions, ou des faits cruciaux de sa vie, de sa carrière, ne sont que survolés, le film assumant peut-être que le spectateur est déjà en possession de toutes les clés concernant le personnage. Il est difficile dans ce contexte de s'attacher réellement à l'héroïne, dont on ne ressent pas l'évolution de caractère, au gré des expériences et des obstacles qu'elle rencontre.

La Dame de fer - Jim Broadbent Phyllida Lloyd propose une mise en scène qui n'a pas peur des clichés, citons notamment la scène dans laquelle Margaret Thatcher prépare son mari au grand départ, vers la lumière blanche. Le développement des intrigues n'est alors que superficiel, mettant d'avantage en avant, sa relation amoureuse avec Denis Thatcher, que son action dans la politique internationale de l'époque. On aurait aimé que le récit se concentre plus sur son rôle dans l'émancipation des femmes ou encore dans la fin de la guerre froide. Cette femme qui répète tout au long du film que les idées sont plus importantes que les sentiments, est paradoxalement présentée, presque essentiellement, à travers sa relation avec son mari.

La Dame de fer - Meryl StreepLe biopic déçoit, mais la prestation de Meryl Streep enchante. L'actrice livre une nouvelle fois une performance incroyable en incarnant la force d'une femme qui livre un combat contre un monde phallocrate, chez qui on retrouve presque les traits de l'héroine d' Out of Africa, Karen Blixen. On pardonne alors bien des choses à La Dame de Fer, sauvé, par son actrice principale, tout comme l'était J.Edgar, par Léonardo DiCaprio.

Par Camille Esnault

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