vendredi 3 février 2012

Detachment : Adrien Brody au bord du chaos

 Detachment - Adrien Brody Adrien Brody interprète un enseignant qui essaie de survivre au chaos qui l'entoure, dans un film au fond social pertinent, mais gâché par un propos un peu trop moralisateur et mélodramatique.


Tony Kaye, dans American History X disséquait l'Amérique, à travers l'œil de la haine raciale. Dans Detachment, il met le doigt sur les dysfonctionnements du système éducatif et à travers lui, sur la dérive d'une jeunesse américaine abandonnée par des parents irresponsables. Le réalisateur réussit en effet, à faire un portrait très juste de la vie quotidienne des professeurs, en offrant une réflexion sur une vocation contrariée par une administration inefficace et plus particulièrement par des élèves ingrats et provocants. Le film prend un aspect documentaire appuyé par les confessions de professeurs anonymes qui ouvrent le film, par les mouvements de caméra, les zooms aléatoires sur les visages des personnages, les effets de flou ou encore l'interview d'Adrien Brody, face caméra, qui parcourt le film.

Detachment - Blythe Danner, James Caan, Adrien BrodyMalgré tous ces efforts, l'effet de réalisme est vite contrarié par une musique larmoyante et des propos déclamés de manière peu subtile et trop appuyés par des séquences d'animation sur un tableau noir. Si les enfants sont perdus, c'est la faute au manque d'éducation des parents, qui laissent aux enseignants l'entière responsabilité de les aider à grandir. Henry Barthes, le fera littéralement en accueillant chez lui, Erica ( Sami Gayle), une jeune prostituée de 15 ans. A tout moment on essaye de sentir ce détachement de la part du personnage principal, mais il ne nous apparaît que comme un enseignant attentionné et à l'écoute du malheur des autres. Il se met hors de lui, quand il n'arrive pas à aider Mérédith ( Betty Kaye), une élève à lui, tout comme quand une infirmière ne s'occupe pas correctement de son grand-père.

Detachment - Adrien Brody, Sami GayleLe film tout en offrant des séquences parfaites de justesse, notamment entre Erica et Henry, ou encore, dans un autre registre, avec le prof joué par James Caan, tout à fait excellent, n'arrive pas à trouver son rythme. La multiplicité des histoires développées, celle d'Henry Barthes, celle des professeurs, celle des élèves, fait qu'aucune n'est vraiment ni privilégiée, ni mise de côté, et aucune n'arrive alors vraiment à capter notre attention. Detachment aborde pourtant des thématiques sociétales intéressantes mais s'enfonce dans un description misérabiliste.

Par Camille Esnault

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